Le forum “Manger local, Agir global” a réuni le Brésil, le Burkina Faso et la France du 20 au 23 novembre 2019 à Ouagadougou – Burkina Faso – et était organisé dans le cadre de la coopération décentralisée entre la Région Bretagne en France et la Région Centre au Burkina Faso.
Celui-ci avait pour objectif de faire converger les réflexions de l’ensemble des parties prenantes (sociétés civiles, collectivités, scientifiques, politiques) et de déboucher sur des stratégies locales à mettre en œuvre afin d’impulser une transition alimentaire globale.
Les systèmes alimentaires territorialisés au cœur des échanges
Le forum se proposait de montrer pourquoi et comment les enjeux planétaires (réchauffement climatique, érosion de la biodiversité, désertification, sécheresse, pauvreté, malnutrition, exode rural…) nécessitent que des politiques locales soient mises en œuvre. Il s’inscrivait dans les mouvements internationaux de collectivités qui, à côté de la responsabilité des états, s’organisent pour apporter « des solutions locales à un désordre global ».
L’approche « système alimentaire » suppose une concertation entre les diverses familles d’acteurs qui s’intéressent aux questions alimentaires pour définir conjointement un « avenir alimentaire souhaitable » pour leur territoire. Par rapport aux approches classiques sur l’alimentation, elle renouvelle le discours et les pratiques en considérant le fait alimentaire dans toute sa complexité, liant des enjeux multiples : préservation de l’environnement, accès de tous à une alimentation saine, santé publique, développement territorial, emploi, nouveaux modèles d’urbanisme etc. Elle reconnaît également le rôle éminent de l’action locale, qu’il s’agisse de la société civile ou des représentations politiques, pour organiser des chaînes alimentaires durables et justes, mais aussi efficaces et résilientes.
Le forum pourquoi
Les objectifs visés du forum étaient : d’approfondir les acquis des deux premiers forums tenus au Brésil en 2016 et 2018 et aller plus loin dans les analyses et l’action ; de resituer l’alimentation comme un enjeu global dont le traitement passe par une action territoriale organisée ; d’ouvrir un espace de mise en réseau pouvant déboucher sur des projets concrets au niveau national et entre les trois pays ; de discuter et de proposer de nouvelles politiques publiques pour la transition alimentaire.
Ainsi, les thèmes d’ateliers concernaient :
- les ressources hydriques ;
- l’impact de l’agroécologie ;
- la nutrition ;
- l’approvisionnement local des cantines scolaires ;
- le foncier et l’accaparement des terres ;
- la récupération des terres dégradées ;
- l’agriculture urbaine ;
- les produits locaux, circuits courts et filières adaptées ;
- la souveraineté alimentaire ;
- le commerce équitable.
Le forum comment ?
Quatre journées étaient consacrées à des échanges sur le thème « manger local, agir global ». Elles permettaient d’avoir des réflexions communes sur comment une approche par les systèmes alimentaires territorialisés peuvent renouveler la vision, et donc l’action, des associations, des entreprises, des collectivités locales et de la recherche.Par conséquent, le forum comprenait :
- des temps de réflexion et d’échange sur les thèmes précédemment cités ;
- des éclairages scientifiques et des présentations d’expériences réussies ;
- des visites de terrain ;
- des temps de mise en commun des conclusions ;
- des déclarations et recommandations pour engager et réussir la transition alimentaire.
Les échanges ont également été alimentés par le recensement d’initiatives d’alimentation responsable et durable au Burkina Faso, permettant de montrer le dynamisme déjà présent des acteurs Burkinabè.
Le forum pour qui ?
Un large éventail d’acteurs étaient présents, à savoir des agriculteurs (coopératives, GIE, associations), des associations de coopération entre le Burkina Faso et la France par l’entremise du Réseau Bretagne Solidaire, la ligue des consommateurs (AMAP et homologues), des collectivités, des ONG, des établissements d’enseignement, des entreprises œuvrant dans la chaîne des valeurs agro-sylvo-pastorales, les pouvoirs publics nationaux et environ 200 participants.
Le forum par qui ?
Ce forum n’aurait pu exister sans l’étroite implication et la synergie d’acteurs internationaux pour l’organiser.
- Le Conseil Régional du Centre au Burkina Faso était porteur de l’événement et chargé de la présidence du comité d’organisation, de la mobilisation des collectivités et des pouvoirs publics du Burkina Faso et de la logistique.
- Le CCAE, Collectif citoyen pour l’Agro-Écologie, était chargé de mobiliser la société civile burkinabè.
- Jardins du Monde, association bretonne de solidarité internationale agissant au Burkina Faso et à Madagascar pour améliorer l’état sanitaire des populations qui n’ont pas ou peu accès à la médecine conventionnelle. Cette association était chargée de coordonner l’événement.
- Ingalan, association bretonne oeuvrant pour le développement du commerce équitable local et International, de l’agroécologie et de la souveraineté alimentaire au Burkina Faso. Cette association était chargée de mobiliser les entreprises et le monde associatif breton.
- Terralim, cabinet de conseil coopératif spécialisé dans l’accompagnement de démarches de stratégies alimentaires locales, était chargé de la méthodologie générale du forum et de la mobilisation du monde scientifique.
- AMAR (Acteurs dans le Monde Agricole et Rural) est association bretonne qui organise des échanges et des formations avec les mouvements sociaux et les agroécologistes de l’État de Rio de Janeiro au Brésil.
- Le Conseil Régional de Bretagne
Par ailleurs, des partenaires brésiliens comme le Mouvement des Sans-Terre (MST), le réseau écologique, le comité de bassin du fleuve Paraiba s’y sont joints.