Le concept de système alimentaire territorialisé permet de dépasser les stratégies de “développement agricole” trop exclusivement centrées sur l’acte de production, avec une approche cloisonnée entre filières. Les débats montrent qu’une approche systémique du secteur de la production est nécessaire, avec l’agroécologie comme boussole. Pour dépasser les stratégies issues de la “révolution verte” des années 60, la place des intrants majeurs, comme les semences ou les pesticides, doit être repensée.
À ce titre, le Burkina Faso doit affirmer une politique semencière prenant en considération la co-existence de chaînes semencières formelles et informelles, avec un poids important des donateurs. Concernant les pesticides, leurs impacts sur l’homme et l’environnement nécessitent un encadrement strict tout au long du cheminement vers la généralisation de l’agroécologie, désigné au Burkina Faso par “usage sécurisé”.
L’approche systémique montre par ailleurs que les politiques concernant le secteur de la production ne peuvent être détachées de leur encastrement social. Elle propose ainsi que les citoyens trouvent une place reconnue dans la transition agroécologique, y compris en s’exprimant sur les modes de production, mais aussi que la recherche et la société civile définissent des procédures d’échanges et de collaboration, comme l’illustre le programme “Pour et Sur le Développement Régional” en France.